Le 7 mai 2012, Jules Bocandé, ancien attaquant du PSG
(1986-1987) est décédé, victime d’un accident vasculaire cérébral suite à une
opération chirurgicale à Metz.
Même si sa carrière parisienne n’a pas connu le succès
escompté, Jules Bocandé restera l’un des plus grands joueurs du Sénégal. Retour
sur une carrière à l’image d’un personnage, hors du commun...
Roi des buteurs à Metz, Jules Bocandé n’a pas connu le même
succès lors de son court passage au PSG. Né à Ziguinchor au Sénégal, Bocandé
est rapidement surclassé et remporte une première coupe nationale en 1979, avec
le Casa Sport. La saison suivante, il perd son sang-froid lors de la finale de
la Coupe et fait un croche-pied à l’arbitre. Le verdict est sans appel : il est
suspendu à vie et il doit partir vers la Belgique et Tournai, en division 3. Il
joue alors au poste de milieude terrain offensif, mais son entraîneur le
positionne au poste d’avant-centre. Un tel phénomène finit par attirer les
recruteurs, Seraing récupère en 1982 cet excellent buteur. Deux années plus
tard, le FC Metz l’engage pour une poignée de francs, profitant de la faillite
du club belge. Un retour aux sources pour ce bon vivant, qui se souvient alors
d’un arrière grand-père résidant à Nantes. Et la bonne affaire pour le club lorrain : en inscrivant 33 buts en 61 rencontres, Bocandé
explose et remporte le titre de meilleur buteur de D1 en 1986, avec 23 buts et participe à l'un des plus grands exploits du football français, l'élimination du grand Barcelone le 10 octobre 1984, en écrasant le Barca au Camp Nou (4-1). Les
grands clubs français se l’arrachent, son manager paraphe un contrat avec
Bordeaux, mais c’est finalement au PSG qu’il signe. La vie parisienne et sa
légende de fêtard invétéré sont-elles à l’origine de son échec parisien ? Malgré une première réussie au tournoi de Paris, avec un quadruplé face au Sporting Lisbonne (5-1), il peine à s'imposer, victime de la concurrence au poste de buteur avec Dominique Rocheteau et Vahid Halilhodzic. En 40
matches, il n’inscrit que six petits buts et entre en conflit ouvert avec son
entraîneur, Gérard Houllier. En novembre 1987, son départ devient inéluctable,
il rejoint Nice et se rappellera au bon souvenir des Parisiens en participant activement à
l’écrasante victoire des Aiglons au Parc des Princes (0-4, le 30/04/1988). En
1991, Bocandé quitte Nice et rejoint Lens puis repart en Belgique à Alost
(1992-93) avant de mettre un terme à sa carrière. De retour au Sénégal, Bocandé
est nommé sélectionneur (1994), jette l’éponge, part en Gambie puis revient
dans le staff technique au poste de conseiller, devenant un acteur important du
football sénégalais. Il devient incontournable dans sa région
natale, la Casamance, où il gérait une boutique, une discothèque et un atelier de flocage de vêtements, tout en occupant le poste
d’adjoint à la mairie de Zinguinchor. Décédé à 53 ans, il restera à tout jamais une légende du football sénégalais et africain.
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