Jean-Pierre
Dogliani et Johan Cruyff : deux artistes réunis lors du tournoi de Paris 1975.
Le
PSG s'impose contre Lens au Parc des Princes (4-2), avec un doublé de
Jean-Pierre Dogliani. L'ancien capitaine parisien, mis récemment à
l'écart par Just Fontaine qui a décidé de confier le brassard
au Portugais Humberto, craque après le match dans les vestiaires et se
confie à la presse : "Je ne crois plus en Fontaine. Je ne crois
plus au football. On m'a mis sur la touche, on m'a pris comme tête de
turc. Pour moi, Fontaine a tourné sa veste, ce n'est plus un entraineur
offensif. J'ai 33 ans et dans six mois, je serai en fin de contrat.
C'est décidé, je raccroche. J'abandonne le football."Le lendemain au
Camp des Loges, l'affrontement est inévitable entre les deux hommes. Le
ton monte, Dogliani quitte précipitamment l'entraînement. Il s'entraînera
désormais avec les jeunes du club, dans l'attente d'une sanction
inévitable. Un coup dur pour le PSG et son président Daniel Hechter. Dogliani a
longtemps symbolisé le jeu offensif du PSG et sa détermination (il avait lui-même payé
sa clause de transfert à Monaco en 1973 pour rejoindre la Capitale !)
avait marqué les esprits. Double buteur lors du match de barrage
contre Valenciennes, Dogliani va connaître un véritable coup du sport
le lendemain de son éviction, en se blessant gravement au genou à
l'entraînement. Just Fontaine reste infléxible : "l'amitié avec
jean-Pierre, c'est fini !" La radio France-Inter réunit pourtant les deux
protagonistes pour un face à face de la dernière chance. Chacun campe sur
ses positions, refusant de se serrer la main. Le 29 janvier à 18h00, le
PSG condamne son ancien capitaine à 10.000 francs d'amende et trois mois de
suspension. Très digne, Dogliani refuse de se défendre et quitte le PSG par la
petite porte... Cinq
ans plus tard, le club parisien l'honorera lors d'un match de jubilé face à
Boca Juniors et sa jeune star, un certain Diego Maradona !
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